Masaccio (1401-1428) – sa vie, son œuvre

Autoportrait de Masaccio chapelle brancacci

Masaccio, peintre florentin, est considéré comme le plus grand peintre de la Première Renaissance. Il est traditionnellement présenté comme le premier peintre moderne. Il a en effet introduit dans l’art occidental la notion de vérité optique, de perspective et de volume.

Autoportrait de Masaccio, fresaue, Chapelle Brancacci, église Santa Maria del Carmine, Florence

Autoportrait de Masaccio, fresque, Chapelle Brancacci, église Santa Maria del Carmine, Florence

1. En 1401, naissance de Masaccio

Le 21 décembre 1401, nait Tommaso di Ser Giovanni di Mone Cassai à Castel San Giovanni in Altura (aujourd’hui San Giovanni Valdarno, près de Florence) celui-ci sera surnommé Masaccio, l’« idiot », du fait de sa distraction, de sa fantaisie, de son détachement du réel. « Il était ailleurs ».

2. En 1406, mort de son père, naissance de son frère et remariage de sa mère

Cette année-là voit la mort de son père notaire, la naissance de son frère Giovanni (1) qui sera peintre et sa mère se remarie avec un riche négociant en épices.

(1) Giovanni di Ser Giovanni dit Lo Scheggia (San Giovanni Valdarno, 1406 – 1486) est un peintre italien de l’école florentine, frère de Masaccio. Il fut longtemps désigné, avant son identification définitive, comme « Maître du Cassone Adimari ».

3. En 1417, arrivée à Florence et entrée dans un atelier de peinture

Sa famille s’installe à Florence en 1417 et Masaccio entre dans l’atelier de Bicci di Lorenzo (1373-1452), peintre de style Gothique international.

Il y étudie les œuvres du sculpteur Donatello (1386-1466) et de l’architecte et peintre Brunelleschi (1377-1446) et y reste jusqu’en 1422.

Portrait de Masolino, de Masaccio, d'Alberti et de Brunelleschi

Portrait de Masolino, de Masaccio, d’Alberti et de Brunelleschi, Fresque de la chapelle Brancaci, église Santa Maria del Carmine, Florence

4. En 1422, début de sa carrière officielle de peintre

Il s’inscrit à l’ « Arte dei Medici e Speziali » après avoir été reconnu « dipintore », peintre de Florence en 1419.

Cette année là il réalise une fresque qui représente la Consécration de l’église de Santa Maria del Carmine, détruite au XVIe siècle.

Vasari affirme que c’est avec la fresque de la Consécration que naît l’art du portrait.

5. En 1424, coopération artistique avec Masolino

Masolino di Panicale (1383-1440), bien que de 18 ans son ainé, ne fut pas son maître.

Masolino est un représentant du Gothique tardif et Masaccio un des plus grands novateurs de la Première Renaissance.

On peut même penser que c’est Masaccio qui l’influença en lui imposant la perspective et le réalisme alors que Masolino s’orientait vers l’idéalisme tendre du Gothique international.

Ses véritables maitres furent le sculpteur Donatello (1386-1466) et l’architecte et peintre Brunelleschi (1377-1446).

Il utilise la perspective enseignée par Brunelleschi pour donner plus de réalisme à ses œuvres.

Influencé par Donatello, il quitte l’approche naïve et idéalisée du Gothique pour saisir la réalité humaine avec ses postures, ses mimiques et sa dimension psychologique.

Il connaissait par ailleurs l’œuvre de Giotto (1267-1337) qui constitue une évolution importante de la peinture du Moyen Âge par son souci de réalisme.

Leur première œuvre commune est Sainte Anne, la Vierge à l’Enfant et cinq anges, conservée à la Galerie des Offices, à Florence.

Sainte Anne, la Vierge à l’Enfant et cinq anges (1424) par Masaccio et Masolino, Galerie des Offices, Florence

Sainte Anne, la Vierge à l’Enfant et cinq anges (1424) par Masaccio et Masolino, Galerie des Offices, Florence

Leur collaboration artistique se poursuivra avec la réalisation des fresques de la Chapelle Brancacci de l’église Santa Maria del Carmine à Florence jusqu’à la mort de Masaccio en 1428. Ils laissent alors le travail inachevé et Filippino Lippi terminera le cycle en 1481 et 1482.

Chapelle Brancacci de l’église Santa Maria del Carmine à Florence

Chapelle Brancacci de l’église Santa Maria del Carmine à Florence

6. En 1426, Masaccio peint un polyptyque à Pise

Pendant les périodes d’interruption de son travail dans la chapelle Brancacci, il peint le Polyptyque de Pise sur la commande d’un notaire florentin.

Aujourd’hui, ce polyptyque est incomplet et dispersé en onze morceaux dans cinq musées sur deux continents.

Il présente toutes les caractéristiques de la grande maturité de l’artiste. La physionomie des personnages profondément recueillis, le trône de la Madone en perspective, les lignes de fuite de la Crucifixion, placée au-dessus du panneau central, dépassent les conventions gothiques et créent un espace réel.

L’Adoration des mages, Polyptyque de Pise, Masaccio, vers 1426 - Tempera sur bois, 21 × 61 cm, Staatliche Museen, Berlin

L’Adoration des mages, Polyptyque de Pise, Masaccio, vers 1426 – Tempera sur bois, 21 × 61 cm, Staatliche Museen, Berlin

7. Entre 1425 et 1428, il peint à Florence la fresque de la Trinité

Il peint la fresque de la Trinité dans l’église Santa Maria Novella.

La Trinité, Masaccio (1425-28), fresque, 640 × 317 cm, Santa Maria Novella, Florence

La Trinité, Masaccio (1425-28), fresque, 640 × 317 cm, Santa Maria Novella, Florence

8. Masaccio meurt en 1428 à Rome

Il meurt au cours d’un voyage à Rome avec Masolino avant novembre 1428.

Ils devaient réaliser un polyptyque pour l’église de Santa Maria Maggiore.

En apprenant sa mort Brunelleschi s’écria : « Nous avons fait une perte immense en Masaccio ! ».

Masaccio est enterré dans l’église Santa Maria del Carmine. Sa tombe est rapidement oubliée puisqu’elle ne comporte aucune inscription.

 

Ainsi, Masaccio en six ans seulement a révolutionné la peinture occidentale.

Pour en savoir plus sur lui et son œuvre, lisez mon article sur La peinture de Masaccio en dix œuvres.

Vous pouvez aussi lire les articles sur lui dans  :

Wikipédia, Masaccio

le site rivage de bohème, Masaccio

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